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CHAPITRE II.

pourquoi ce rendez-vous ?… Et depuis quand n’avez-vous plus la force de venir jusque chez moi ?

Macrocéphale faisait de grands saluts. Peut-être eût-il été fort embarrassé pour répondre, si nos trois gentilshommes ne lui en eussent épargné la peine.

Pontalès, en effet, fit trêve à ses questions, parce que la porte venait de se refermer bruyamment derrière lui.

Il se retourna en tressaillant, et reconnut d’un seul coup d’œil à qui il avait affaire.

— Un guet-apens !… murmura-t-il.

Puis il ajouta sans savoir qu’il parlait :

— Mon fils m’écrivait hier qu’ils étaient tous à Paris !…

— Voici un pauvre raisonnement pour un homme de votre force !… répliqua Robert en riant ; ne savez-vous pas bien qu’un quart d’heure avant sa mort, M. de la Palisse était encore en vie ?… Mais nous oublions de nous serrer la main, cher marquis, et de nous demander mutuellement de nos nouvelles…

Pontalès semblait un renard pris au piége. Sous ses paupières, baissées à demi, on voyait ses petits yeux gris qui roulaient tout effarés…

Robert, Blaise et Bibandier lui-même vinrent, tour à tour, lui tendre la main. Il répondit machinalement à cette ironique politesse.