Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
258
LES BELLES-DE-NUIT.

— Toujours fort… toujours beau… toujours jeune !… Le jour où votre fils est tombé sous son épée, Louis de Penhoël est sorti vainqueur de quatre autres duels.

— Mon pauvre fils ! murmura Pontalès qui avait un peu oublié sa douleur paternelle ; mais vous dites qu’il n’est pas mort… et à son âge, on revient de loin… Voyons, messieurs, ajouta-t-il en donnant à son visage cette expression de bonhomie que nous lui connaissions jadis, j’ai regretté bien souvent de m’être séparé de vous… et une fois passé le premier instant de surprise, je suis plutôt joyeux que mécontent de vous revoir.

Robert lui tendit la main.

— Voilà qui est parler, Pontalès !… s’écria-t-il ; d’autant mieux que votre sincérité est à l’abri de tout soupçon ! Puisque vous le prenez ainsi, comme il faut, je vais jouer cartes sur table… D’abord, nous ramenons de Paris René de Penhoël et sa femme.

— Ah !… fit Pontalès, c’est vous qui les ramenez ?

— Naturellement… Il nous fallait bien une arme contre votre habileté grande, M. le marquis… De manière ou d’autre, Penhoël possède les fonds qui doivent servir au rachat… Or, je ne veux pas vous le cacher, M. le marquis, le