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CHAPITRE III.

jour où Penhoël rentrera dans son manoir, vous serez bien près de quitter votre beau château et tous vos magnifiques domaines…

— Comment cela ?

Robert tira sa montre.

— Dix heures !… murmura-t-il en se parlant à lui-même ; dans une demi-heure René sera ici… Pardonnez-moi si je n’entre pas dans des explications détaillées, car le temps nous presse, et c’est à peine si nous pourrons dresser les actes qu’il nous faudra signer.

Pontalès ne répondit point, mais son regard fit le tour de l’assistance.

— Sans doute… sans doute ! reprit Robert qui interprétait ce coup d’œil furtif et peureux, nous sommes trois contre un… car maître le Hivain observera la neutralité la plus absolue, en cas de guerre déclarée… Nous pourrions user de violence à notre aise… mais ne craignez rien, M. le marquis… nous n’aurons pas besoin de cela… Notre intérêt veut qu’une alliance soit conclue entre vous et nous… alliance solide, cette fois, et que votre caprice ne puisse plus rompre…

Il se tourna vers l’homme de loi, qui chauffait ses grands souliers ferrés au coin de la cheminée.

— Préparez votre plume et votre encre,