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CHAPITRE III.

joignirent ; la prière descendit au fond de tous les cœurs.

Diane et Cyprienne chantaient bien doucement :

Belle-de-nuit, ombre gentille,
Ô jeune fille !
Qui ferma tes beaux yeux au jour,
Est-ce l’amour ?
Dis, reviens-tu, sur notre terre,
Chercher ta mère ?

Marthe avait rouvert les yeux, et un vague sourire errait autour de sa lèvre.

Cyprienne et Diane abandonnèrent leurs harpes pour s’élancer à ses genoux.

En ce moment, la porte du salon s’ouvrit, et Louis de Penhoël parut sur le seuil.

Son beau visage était grave et triste ; ses cheveux noirs, trempés d’eau et de sueur, tombaient sur ses habits en désordre.

Le regard de Marthe se reposa d’abord sur Blanche, puis sur Diane et Cyprienne : son sourire s’imprégnait d’une tendresse heureuse.

Ses yeux se relevèrent ensuite, et parcoururent lentement le cercle d’amis qui l’entourait.

Personne n’osait ni faire un mouvement, ni prononcer une parole.

Quand les yeux de Marthe tombèrent sur