Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
CHAPITRE XVIII.

Il se dressa sur son séant, pâle, haletant, épuisé de fatigue.

Le jour entrait dans son alcôve à travers les draperies des rideaux.

Il agita une sonnette, placée sur sa table de nuit. Les deux noirs partirent à la fois.

Montalt se mit entre leurs mains, et subit sans mot dire les soins qu’ils lui donnaient chaque jour.

Il ne leur demanda pas même compte de leur absence nocturne.

Sa toilette achevée, il les renvoya d’un geste.

On eût trouvé, sur la belle régularité de ses traits, la trace de ses fatigues récentes, car cette nuit avait été pour lui pleine de navrantes et terribles secousses ; mais, à part la pâleur de son front et la ligne bleuâtre qui s’élargissait au-dessous de sa paupière, son visage sévère et froid ne montrait aucun signe d’émotion.

Durant une grande demi-heure, il se promena de long en large dans la chambre ; puis il ouvrit la fenêtre pour donner à sa poitrine oppressée et brûlante l’air frais des matinées d’automne.

La fenêtre s’ouvrait sur le jardin. Le regard de Montalt tomba sur ce berceau où, la veille au soir, Robert lui avait raconté l’histoire de cette