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CHAPITRE XXI.

Penhoël, ce brave homme ! comme il l’appelait.

Mais, à cette heure où il s’agissait d’affronter la vue de ce malheureux, ruiné, dégradé, moralement assassiné, M. le chevalier de las Matas se sentait comme un petit remords.

Si encore la détresse de Penhoël lui avait profité dans une bonne et large mesure…

Mais non ! c’était ce vieux coquin de Pontalès qui avait emmagasiné la récolte coupée par autrui !

En somme, il n’y avait pas à reculer. Les délicates répugnances étaient d’autant moins de saison que cette entrevue avec l’ancien maître de Penhoël pourrait fournir les moyens de faire rendre gorge à cet odieux Pontalès.

Et Robert tressaillit d’aise rien qu’à cette pensée.

Cela lui redonnait un peu de cœur. Que diable ! il y allait de l’intérêt de Penhoël lui-même, car on ne comptait point lui demander gratuitement sa signature, à ce pauvre garçon.

Fi donc !…

On était tout prêt à débourser quelques bons billets de mille francs s’il le fallait.

Et quelle fête ! un billet de mille francs chez Penhoël !

Tout en montant l’escalier sale et désemparé,