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LES BELLES-DE-NUIT.

donné passage. La planche était retombée comme la première fois et laissait la cloison intacte, en apparence. Marthe se persuadait de plus en plus qu’elle avait été le jouet d’une vision.

Mais d’autres yeux, plus clairvoyants que les siens, étaient ouverts sur cette scène et ne pouvaient prendre le change.

M. Robert de Blois ne croyait point aux choses surnaturelles.

En quittant le Cercle des Étrangers, après l’excellente comédie au moyen de laquelle il avait dirigé cinq bonnes épées contre la poitrine de Montalt, l’Américain avait pris une voiture et s’était dirigé vers la rue Sainte-Marguerite.

C’était une démarche pénible qu’il allait entreprendre, car, bien qu’il fût, dès longtemps, débarrassé de tous préjugés importuns, l’Américain éprouvait une certaine répugnance à se retrouver en face de ses victimes.

Penhoël lui avait sauvé la vie. Il avait mangé le pain de Penhoël, et habité son toit. Et, pour prix du bienfait, il avait rendu, lui, la trahison la plus noire.

En ses heures de gaieté, ce n’était point ainsi que M. le chevalier de las Matas traitait la question avec ses dignes amis le comte de Manteïra et le baron Bibander. Il trouvait même, parfois, le courage de faire des gorges chaudes sur la chute de