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MADAME GIL BLAS

— C’est à vos genoux que je devrais être… Vous m’avez sauvé la vie et l’honneur.

C’était en souveraine que j’entrais dans cette famille, si fort au-dessus de moi.

Maxime avait reposé sa tête sur l’oreiller. Eugénie, qui venait de se pencher vers lui, fit retirer l’assistance au moment où les complimens et les caresses m’entouraient de toutes parts. J’eus le temps de serrer la main de Gaston et d’embrasser ma chère petite Lily.

Marie resta la dernière auprès de son père, qui lui donna un long baiser. Eugénie l’entraîna.

Gustave et moi, nous étions seuls avec Maxime.

Maxime fit effort pour parler. Il ne put. Il souleva ma main et la posa sur son front. Je compris. Ma volonté fit effort. Comme la veille, la vie obéit à ma volonté. Un rayon se ralluma dans les yeux du mourant.

— Vous allez être heureuse, prononça-t-il d’une voix si faible que vous avions peine à l’entendre. — Il n’y a plus entre vous et votre bonheur que mon agonie… Elle est sur le point de finir.

Son geste ferma la bouche de Gustave qui voulait protester.

Il chercha sous son oreiller et prit un pli décacheté en me disant :