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MADAME GIL BLAS

ment d’une faible pression. Je me penchai. Mon oreille toucha presque sa bouche.

Un baiser glacé effleura ma tempe. J’entendis sa voix qui n’était déjà plus de la terre, je l’entendis, non pas avec mes sens, mais avec mon âme.

Maxime me disait :

— Adieu, Suzanne… je vous aimais !

Cet aveu s’exhala dans son dernier soupir.

Je fermai ses yeux ; — mon regard ne pouvait se détacher de cette beauté noble et sereine, qui parlait déjà des calmes félicités du monde meilleur.

L’instant d’après, je pleurais dans les bras d’Eugénie. Ma petite Marie m’appelait sa mère et Gustave agenouillé me disait.

— Tu es à moi pour toujours !…


Ami lecteur, comme disait volontiers l’illustre écrivain à qui j’ai cru pouvoir emprunter, — parce qu’il est riche entre tous, — une portion du titre de ces souvenirs, ami lecteur, je prends ici congé de vous.

Tel est le dénouement du drame de ma jeunesse.

Je m’arrête à ma vingt-et-unième année. À partir de cette date, ma vie tranquille a-t-elle rompu tout-à-coup avec les aventures ?

Il ne me plaît pas de répondre aujourd’hui