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PAR ARSÈNE HOUSSAYE

— Non, monsieur, c’est fini. — Adieu, ajouta-t-elle en se dégageant.

Elle s’était éloignée. Le jeune homme comprit que tout était perdu.

— Adieu donc ! dit-il tristement. Comme je vais être seul dans mon paradis, poursuivit-il, en se jetant dans le coupé.

Il partit.

La duchesse rentra dans sa chambre, se jeta à genoux et jura à Dieu d’oublier.

Et quand elle crut que la prière avait effacé le crime de ces trois heures d’amour, elle alla embrasser son enfant qui dormait.

C’était une belle petite fille toute blonde et toute rose, une âme qui voulait vivre dans l’âme de sa mère.

— Chère enfant ! dit la duchesse, quand je pense que j’allais chercher le bonheur si loin ! Le bonheur pour moi, c’est toi.

Depuis elle a accompli saintement son devoir.

Elle a toujours dit : — Je suis heureuse, — mais tout en jetant un sourire de regret sur la porte entr’ouverte du paradis perdu.


FIN.