Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/150

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tant la baie, nous serions dans la direction de Baltimore, et ces passe-ports n’étaient destinés qu’à nous servir sur la baie.

À mesure que le temps de notre départ s’approchait, notre inquiétude s’augmentait de plus en plus. C’était vraiment pour nous une affaire de vie ou de mort. La force de notre détermination allait être sérieusement mise à l’épreuve. Quelle activité je mettais alors à expliquer toutes les difficultés, à dissiper tous les doutes, à bannir toutes les craintes, à inspirer à mes compagnons la fermeté indispensable au succès de notre entreprise ! Je leur disais aussi que le premier pas fait, les obstacles étaient à moitié vaincus ; que nous avions parlé assez longtemps, que maintenant il fallait agir, que si nous n’étions pas prêts maintenant, nous ne le serions jamais ; et qu’enfin, si nous ne nous décidions pas à profiter de l’occasion pour partir, autant valait croiser les bras, nous asseoir en renonçant à toute espérance, et reconnaître que nous n’étions propres qu’à être de vils esclaves ! Or, c’était ce qu’aucun de nous n’était disposé à faire ! Chacun resta ferme, et, à notre dernière réunion, nous nous engageâmes de nouveau, de la manière la plus solennelle, à partir au jour et à l’heure fixés, pour aller à la recherche de la liberté. Ceci