Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/152

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cette pensée vient de me frapper aussi à l’instant même. » Nous ne dîmes pas un mot de plus. Pourtant je n’avais jamais été plus certain d’une chose quelconque.

Le cornet à bouquin se fit entendre selon l’usage ; à ce signal, nous rentrâmes dans la maison pour le déjeuner. J’y allai ce matin là pour la forme, et non parce que j’avais envie de manger. Un peu après mon arrivée à la maison, au moment où je regardais par la fenêtre, je vis quatre hommes blancs et deux hommes de couleur. Les premiers étaient à cheval, les seconds marchaient derrière eux, comme s’ils eussent été attachés. Je les examinai pendant quelques instants jusqu’à ce qu’ils arrivassent à la barrière du sentier. Ils s’y arrêtèrent et attachèrent les deux nègres au poteau. Je n’étais pas encore certain de ce qui se passait. Au bout de quelques instants, M. Hamilton arriva à cheval avec une vitesse qui indiquait beaucoup d’émotion. Il s’approcha de la porte, et demanda si M. Guillaume était à la maison. On lui répondit qu’il était à la grange. M. Hamilton, sans descendre de cheval, se dirigea vers la grange avec une rapidité extraordinaire. Quelques minutes après, il revint vers la maison, accompagné de M. Freeland. Pendant ce temps-là les trois constables étaient