Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/36

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toile à nègres grossière, d’une paire de bas, et d’une paire de souliers ; la valeur totale de ces effets ne pouvait s’élever à plus de sept dollars. On donnait aux mères et aux vieilles gardes la portion des enfants esclaves. Les enfants qui n’étaient pas capables de travailler dans les champs ne recevaient ni souliers, ni bas, ni vestes, ni pantalons ; leur habillement se composait de deux chemises de toile grossière par an. Lorsqu’elles étaient usées, ils étaient forcés d’aller tout nus, jusqu’au jour d’allocation suivant. On pouvait voir dans toutes les saisons de l’année, des enfants des deux sexes de l’âge de sept à dix ans, qui étaient dans un état de nudité presque complète.

On ne donnait point de lits aux esclaves, à moins que l’on ne considère comme un équivalent une couverture grossière, et encore il n’y avait que les hommes et les femmes qui en reçussent. Cela ne paraît pas aux esclaves une grande privation. Ils souffrent moins faute de lits, que faute de temps pour dormir ; car lorsqu’ils ont fini leur travail du jour, comme la plupart d’entre eux ont à faire leur cuisine, à laver et à raccommoder leurs effets, et comme il est bien rare qu’ils trouvent les facilités ordinaires pour faire aucune de ces trois choses-là, une très-grande partie de leurs heures de repos se