Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/57

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dans sa tombe prématurée, lorsqu’on déterra le cadavre pour qu’il fût examiné par l’officier appelé coroner qui décida qu’elle était morte par suite des coups qu’elle avait reçus. Voici de quoi cette fille s’était rendue coupable. On l’avait chargée cette nuit-là de soigner l’enfant de Mme Nicks : elle s’endormit, et l’enfant poussa des cris qu’elle n’entendit pas, ayant été privée de repos pendant plusieurs nuits précédentes. Mme Nicks était dans le même appartement et s’apercevant que cette fille tardait à s’éveiller, elle sauta de son lit, saisit un bâton de chêne qui était près du foyer, se mit à en frapper la pauvre malheureuse. Je ne dirai pas que ce meurtre horrible ne produisit aucune sensation dans la société, mais elle ne fut pas assez forte pour que la coupable fût punie. On lança contre elle un mandat d’amener, mais il ne fut pas mis à exécution. De cette manière, elle échappa non-seulement au châtiment, mais encore à l’humiliation d’être amenée devant une cour de justice.

Tandis que je suis à raconter les forfaits qui eurent lieu pendant mon séjour dans la plantation du colonel, je vais parler avec brièveté d’un autre meurtre qui arriva à peu près à la même époque que celui de Demby par M. Gore.

Les esclaves du colonel Lloyd avaient l’habitude