Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/64

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Ce fut un samedi matin que nous nous éloignâmes de la rivière Miles. Je ne me rappelle que le jour de la semaine, car à cette époque-là je n’avais aucune connaissance des jours du mois, ni des mois de l’année. En partant, je me dirigeai vers l’arrière du bâtiment, pour jeter (à ce que j’espérais bien) un dernier regard sur la plantation du colonel Lloyd. Je me mis ensuite à l’avant, et j’y passai le reste de la journée à regarder devant moi, et à m’intéresser à ce qui se trouvait dans le lointain, plutôt qu’à ce qui se trouvait auprès de nous ou en arrière.

Nous arrivâmes dans l’après-midi à Annapolis, capitale de cet état. Nous ne nous y arrêtâmes que pendant quelques instants, de sorte que je n’eus pas le temps d’aller à terre. C’était la première fois que je voyais une grande ville ; certes Annapolis paraîtrait petite si on la comparait à quelques-uns de nos villages à manufactures de la Nouvelle-Angleterre ; toutefois, je la trouvai merveilleuse eu égard à son étendue — plus imposante même que la Ferme de la Grande Maison !

Nous arrivâmes à Baltimore de bonne heure le dimanche matin, et nous débarquâmes au quai Smith, non loin du quai Bowley. Nous avions à bord du bâtiment un grand troupeau de brebis, et après avoir aidé à les conduire à l’abattoir de M. Curtis,