Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/86

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CHAPITRE VIII.


Peu de temps après mon arrivée à Baltimore, le fils cadet de mon ancien maître, Richard, mourut, et, à peu près trois ans et demi après sa mort, mon ancien maître, le capitaine Antoine, mourut aussi, ne laissant qu’un fils, André, et une fille, Lucrèce, pour partager ses propriétés foncières. Il mourut pendant une visite qu’il faisait à sa fille à Willsborough. Une mort si inattendue l’empêcha de laisser un testament pour disposer de ses biens. Il était donc indispensable de faire faire une estimation de tout ce qu’il avait laissé, afin d’en opérer le partage par moitié entre Mme Lucrèce et M. André. On m’envoya aussitôt chercher pour que je fusse évalué avec les autres objets de la succession. Mes sentiments d’exécration pour l’esclavage se ranimèrent dans cette circonstance, qui fut une nouvelle manière de me faire sentir la dégradation de mon état. J’étais devenu, auparavant, insensible en partie, sinon entièrement, à mon triste sort. Je quittai Bal-