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LES CHÂTAIGNIERS


J’aime les châtaigniers presque à l’égal des chênes :
Comme eux, ils portent haut leurs têtes souveraines,
Et croissent lentement, et vivent de longs jours ;
En tapis sur leurs pieds s’étend aussi la mousse ;
Leurs bras sont aussi forts et leur ombre aussi douce,
Pour braver la tempête ou cacher les amours.

Bien plus hospitalier que le chêne superbe,
— Qui n’offre à tout venant qu’un lit de mousse ou d’herbe, —
Le châtaignier géant ouvre ses flancs profonds ;
Et, quand siffle la pluie ou que le vent fait rage,
Sur les bords du chemin il sauve de l’orage,
Ainsi que les oiseaux, les pâles vagabonds.