Page:Fabié - La Poésie des bêtes, 1879.djvu/67

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L’enfant s’assied enfin près de la rive,
Sous un vieux tronc par les flots dévoré,
Laissant ses pieds clapoter d’ans l’eau vive,
Et son esprit vaguer à la dérive
De l’onde bleue à l’horizon doré.

Et tout à coup, frétillante et coquette,
En robe grise et frais chaperon noir,
Sur une branche, au-dessus de la tête
Du vagabond, une alerte fauvette
À plein gosier dit sa chanson du soir.

Du Bohémien le clair regard pétille
Et sur l’oiseau se braque éperdument.
L’oiseau poursuit, met roulade sur trille,
Gonfle son cou, s’échauffe, s’égosille…
Le vagabond saisit son instrument !

Il croit pouvoir, le brun fils de Bohême,
Chanter aussi cette douce chanson ;