disiez-vous tantôt ; cette ruse du pic me le fait bien voir. Au lieu de les becqueter une à une, travail bien long avec un gibier si petit, le pic prend les fourmis par douzaines à la fois. Il étale sa langue à terre sur leur passage, la retire quand elle est chargée de fourmis engluées, et c’est fait. Au moins, de la sorte, la bouchée en vaut la peine. Qui se serait avisé de faire un piège de la langue, un piège où le gibier se prend à la glu ?
Paul. — Sa passion pour les fourmis ne fait pas oublier
Pic-vert. au pic son rôle de conservateur des forêts. Il grimpe, toujours en montant, contre les troncs d’arbre, sondant les points malades et donnant des coups de bec qui retentissent au loin comme le choc d’un marteau. Si quelque passant le surprend au travail, le pic ne fuit pas tout d’abord ; il tourne comme l’écureuil autour du tronc et va de l’autre côté, d’où il aventure un peu la tête pour voir venir. Si l’homme avance, le pic continue son circuit, se tenant toujours à l’opposite, jusqu’à ce que la crainte le gagne. Il s’envole alors en jetant son hourra sonore : tiacacan, tiacacan. Il vole par élans et par