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SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

célébré par les plus chaleureux gazouillements d’allégresse. Voilà ce que j’ai vu moi-même, ici, dans le jardin, un jour que mère Ambroisine faisait blanchir au soleil le fil de chanvre qu’elle file à la quenouille.

Un auteur de renom[1] a été témoin d’un fait analogue. Je lui laisse la parole : « J’ai vu une hirondelle qui s’était malheureusement, je ne sais comment, pris la patte dans le nœud coulant d’une ficelle dont l’autre bout tenait à une gouttière. Sa force épuisée, elle pendait en criant au bout de la ficelle,Hirondelle de cheminée et son nid.
Hirondelle de cheminée et son nid.
qu’elle relevait par moments en voulant s’envoler. Toutes les hirondelles des environs s’étaient réunies, au nombre de plusieurs milliers. Elles faisaient nuage, toutes poussant le cri d’alarme et de pitié. Après une assez longue hésitation, une d’elles inventa un moyen de délivrer leur compagne, le fit comprendre aux autres, et en commença l’exécution. On fit place ; toutes celles qui étaient à portée vinrent à leur tour, comme à une course de bague, donner, en passant, un coup de bec à la ficelle. Ces coups, dirigés sur le même point, se succédaient de seconde en seconde, et plus promptement

  1. Dupont de Nemours.