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RÉCITS DE L’ONCLE PAUL

L’étourneau est un magnifique oiseau, presque de la taille du merle, tout reluisant de reflets métalliques sur son costume sombre. Il est d’un noir lustré, changeant en vert brillant sur la tête et les ailes, en violet sur la poitrine et le dos. L’extrémité de la plupart des plumes est ornée d’une tache d’un blanc roussâtre. Il niche sous les couvertures des édifices, dans les colombiers et les creux des arbres. Le nid, composé de paille à l’extérieur, d’herbes sèches et de plumes à l’intérieur, contient quatre œufs blanchâtres sans aucune tache. Les étourneaux nous arrivent en automne. Ils volent par nombreuses bandes qui tourbillonnent à la manière du grain vanné dans un crible, et jettent du haut des airs des cris perçants. Ils s’abattent dans les marécages et dans les prairies humides, où ils détruisent beaucoup de vermine.

XXXII

LES INSECTIVORES

Paul. — Reprenons maintenant l’énumération des principaux becs-fins, consommateurs exclusifs d’insectes, et par conséquent auxiliaires de premier mérite. Ce sont tous des oiseaux de petite taille, de forme délicate et gracieuse, de costume modeste. Là se trouvent les chanteurs de talent, les artistes en roulades qui font retentir la fouillée des fraîches cantates du printemps.

C’est d’abord le rossignol, tout de brun habillé, sauf le dessous, qui est d’un blanc indécis. Écoutez-le par une calme soirée du mois de mai : tout fait silence pour ne rien perdre de l’hymne de l’oiseau. Il débute par quelques phrases timidement cadencées :

Tiouou, tiouou, tiouou, tiouou,
Schpe, tiou, tokoua.

Il s’anime :

Tio, tio, tio, tio, tio.
Kououtiou, kououtiou, kououtiou, kououtiou,