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SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

Tskouo, tskouo, tskouo, tskouo,
Tsii, tsii, tsii, tsii, tsii, tsii, tsii.

La phrase s’accentue, la mélodie s’accélère :

Dlo, dlo, dlo, dlo, dlo, dlo ;
Kouiou, trrrrrrritz !
Lu lu lu, ly ly ly ly, lî lî lî lî.

L’enthousiasme éclate, l’oiseau se livre aux plus brillantes roulades ; mais notre rauque alphabet est impuissant à suivre la flexibilité de ce merveilleux gosier.

Rossignol.
Rossignol.

Le rossignol, dit Buffon, commence par un prélude timide, par des tons faibles, presque indécis, comme s’il voulait essayer son instrument et intéresser ceux qui l’écoutent ; mais ensuite, prenant de l’assurance, il s’anime par degrés et déploie toutes les ressources de son incomparable organe. Coups de gosier éclatants, batteries vives et légères, fusées de chant, où la netteté est égale à la volubilité ; murmure intérieur et sourd qui n’est point appréciable à l’oreille, mais propre à augmenter l’éclat des sons appréciables ; roulades précipitées, brillantes et rapides, articulées avec force et même avec une dureté de bon goût ; accents plaintifs cadencés avec mollesse ; sons filés sans art, mais enflés avec âme ; sons enchanteurs et pénétrants, qui semblent sortir du cœur et exprimer une langueur touchante : tels sont les tons pas-