Page:Fabre - Les Auxiliaires (1890).djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

chenilles, de petits coléoptères, d’araignées, de larves variées. Leurs nids sont travaillés avec beaucoup d’art. Quelques-unes nichent sur les arbres et dans les haies de nos jardins ; d’autres préfèrent les halliers, les bosquets solitaires ; d’autres choisissent des trous d’arbre et de muraille ; d’autres bâtissent sur pilotis au-dessus des eaux d’un marécage, c’est-à-dire rapprochent trois ou quatre menus roseaux par des ligatures et construisent leur nid sur cet oscillant appui ; d’autres enfin se contentent d’une petite excavation à terre. Citons parmi les plus répandues la fauvette à tête noire, ainsi nommée à cause de la calotte noire qui lui couvre le haut du crâne et la nuque. Vous vous rappelez que c’est un des martyrs du coucou, comme en fait foi le nid trouvé ces jours derniers dansRouge-gorge.
Rouge-gorge.
le fond du jardin. Citons encore la fauvette babillarde, amie des taillis, des vergers et des jardins ; la fauvette effarvate, qui, sur le bord des rivières, dans la fouillée des saules, répète d’une voix rauque, et douze à quinze fois de suite : tran, tran, tran, tran ; la petite fauvette rousse, qui visite nos arbres fruitiers en disant : zip zap, zip zap, zip zap ; la fauvette des marais, qui construit son nid parmi les roseaux des marécages  ; la fauvette des Alpes, ou accenteur, hôte des chalets et chantre harmonieux des hautes cimes neigeuses.

Notons maintenant le motteux ou cul-blanc, qui vole de motte en motte au milieu des guérets, d’où son nom de motteux, et dans sa fuite étale son croupion blanc, point de mire du chasseur, d’où son deuxième nom. Il est cendré sur le dos, blanc-roussâtre dessous, noir aux ailes et sur les sourcils. Il fréquente les champs qu’on laboure pour happer les vermisseaux mis à découvert par la charrue. Son nid est