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IX

LES FOURMIS ROUSSES


Le pigeon transporté à des cents lieues de distance sait retrouver son colombier ; l’hirondelle, revenant de ses quartiers d’hiver en Afrique, traverse la mer et reprend possession du vieux nid. Quel est leur guide en de si longs voyages ? Serait-ce la vue ? Un observateur de beaucoup d’esprit, dépassé par d’autres dans la connaissance de l’animal collectionné en vitrines, mais des plus experts dans la connaissance de l’animal en liberté, Toussenel, l’admirable auteur de l’Esprit des bêtes, donne pour guides au pigeon voyageur la vue et la météorologie. « L’oiseau de France, dit-il, sait par expérience que le froid vient du nord, le chaud du midi, le sec de l’est, l’humide de l’ouest. C’en est assez de connaissances météorologiques pour lui donner les points cardinaux et diriger son vol. Le pigeon transporté de Bruxelles à Toulouse dans un panier couvert