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était vide et l’insecte bâtissait les premières assises. L’accident survenu par mon intervention intéressait la partie du travail dont l’hyménoptère était occupé à l’instant même ; c’était un vice de construction comme il peut s’en présenter naturellement dans des assises récentes, qui n’ont pas eu le temps de durcir. En corrigeant ce vice, le maçon n’est pas sorti de son travail actuel.

Mais, une fois l’approvisionnement commencé, le godet initial est bien fini, et quoi qu’il arrive, l’insecte n’y touchera plus. Le récolteur continuera la récolte, bien que le pollen ruisselle à terre par le pertuis. Tamponner cette brèche, ce serait changer de métier, et pour le moment l’insecte ne le peut. C’est le tour du miel et non pas du mortier. Là-dessus la règle est immuable. Un moment vient, plus tard, où la récolte est suspendue et la maçonnerie reprise. L’édifice doit s’exhausser d’un étage. Redevenue maçonne, gâchant de nouveau du ciment, l’abeille s’occupera-t-elle de la fuite du fond ? Pas davantage. Ce qui l’occupe maintenant, c’est le nouvel étage, dont les assises seraient aussitôt réparées s’il y survenait du dégât ; mais quant à l’étage du fond, il est trop vieux dans l’ensemble de l’œuvre il remonte trop loin dans le passé et l’ouvrière n’y fera pas de retouche, même en grave péril.

Du reste, l’étage actuel et ceux qui lui succéderont auront le même sort. Sous la surveillance vigilante de l’insecte tant qu’ils sont en construction, ils sont oubliés et laissés en ruine une fois construits. En voici un exemple frappant. Sur une cellule complète en hauteur, je pratique dans la région moyenne et au-dessus