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succède, dans la partie travaillée, une cavité ovoïde tronquée aux deux bouts, un espace en forme de tonnelet. Cet espace sera la seconde cellule.

Quant aux déblais, ils sont utilisés sur place, ils servent à la construction de l’opercule qui sert de plafond à la loge précédente et de plancher à la loge qui suit. Nos entrepreneurs ne combineraient pas mieux pour bien utiliser le temps des travailleurs. Sur le plancher ainsi obtenu, une autre ration de miel est déposée, et à la surface de la pâtée un œuf est pondu. Enfin, au rétrécissement supérieur du tonnelet, une cloison est construite avec les ratissures fournies par la confection finale de la troisième loge, elle-même façonnée en ovoïde tronqué. Ainsi se poursuit l’œuvre, loge par loge, chacune d’elles fournissant la matière de la cloison qui la sépare de la précédente. Parvenue au bout du cylindre, l’Osmie tamponne l’étui avec une épaisse couche de la même pâte à cloisons. Et c’est fini pour ce bout de ronce ; l’hyménoptère n’y reviendra plus. Si les ovaires ne sont pas encore épuisés, d’autres tiges sèches seront exploitées de la même manière.

Le nombre de loges varie beaucoup, suivant les qualités de la tige. Si le bout de ronce est long, régulier, sans nœuds, on peut en compter une quinzaine ; c’est du moins le chiffre le plus élevé que m’aient fourni mes observations. Pour bien juger de l’aménagement, il faut fendre la tige en long, pendant l’hiver, alors que les provisions sont depuis longtemps consommées, et que les larves sont encloses dans leurs cocons. On voit que l’étui est divisé, à des distances égales, par de légers étranglements dans chacun desquels est fixé un disque circulaire, une cloison d’un millimètre à deux