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d’épaisseur. Les chambres que ces cloisons séparent sont autant de tonnelets, exactement remplis par un cocon roux, translucide, à travers lequel se voit la larve, recourbée en hameçon. On dirait un grossier chapelet d’ambre, à grains ovoïdes, contigus par leurs bouts tronqués.

Dans ce chapelet de cocons, quel est le plus vieux, quel est le plus jeune ? Le plus vieux est évidemment celui du fond, celui de la cellule la première construite ; le plus jeune est celui qui termine en haut la série, celui de la dernière cellule construite. L’aînée des larves commence l’empilement, tout au fond de la galerie ; la dernière venue le termine, à l’extrémité supérieure ; et les autres se succèdent, d’après leur âge, de la base au sommet.

Remarquons maintenant que, dans le canal, il ne peut y avoir place, à la même hauteur, pour deux Osmies à la fois, car chaque cocon remplit, sans intervalle vide, l’étage, le tonnelet qui lui appartient ; remarquons encore que, parvenues à l’état parfait, les Osmies doivent toutes sortir de l’étui par le seul orifice que possède le bout de ronce, l’orifice d’en haut. Il n’y a là qu’un obstacle facile à surmonter, un tampon de moelle agglutinée, dont les mandibules de l’insecte ont aisément raison. En bas, la tige n’offre aucune voie préparée ; d’ailleurs elle se prolonge indéfiniment sous terre, par les racines. Partout ailleurs est l’enceinte ligneuse, en général trop dure et trop épaisse pour être forée. C’est donc inévitable : toutes les Osmies, quand viendra le moment de quitter la demeure, doivent sortir par le haut ; et comme l’étroitesse du canal s’oppose au passage de l’insecte qui précède tant que reste