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cultés, et venir à la lumière, à lui fatale dans toute autre occasion, mais nécessaire à l’insecte parfait, qui ne pourrait y parvenir de lui-même.

Mais voilà la couche des cellules de l’Osmie enlevée ; la pioche atteint maintenant les cellules de l’Anthophore. Parmi ces cellules, les unes renferment des larves et proviennent des travaux du dernier mois de mai ; les autres, quoique de même date, sont déjà occupées par l’insecte parfait. La précocité de métamorphose n’est pas la même d’une larve à l’autre ; du reste une différence d’âge de quelques jours peut expliquer ces inégalités de développement. D’autres cellules, aussi nombreuses que les précédentes, renferment un hyménoptère parasite, une Mélecte (Melecta armata) également à l’état parfait. Enfin il s’en trouve, et abondamment, qui renferment une singulière coque ovoïde, divisée en segments, pourvue de boutons stigmatiques, très fine, fragile, ambrée et si transparente, qu’on distingue très bien, à travers sa paroi, un Sitaris adulte (Sitaris humeralis), qui en occupe l’intérieur et se démène comme pour se mettre en liberté. Ainsi s’expliquent la présence, l’accouplement, la ponte en ces lieux, des Sitaris que nous venons de voir errer tout à l’heure, en compagnie des Anthrax, à l’entrée des galeries des Anthophores. L’Osmie et l’Anthophore, copropriétaires de céans, ont chacune leur parasite ; l’Anthrax s’attaque à l’Osmie et le Sitaris à l’Anthophore.

Mais qu’est-ce que cette coque bizarre où le Sitaris est invariablement renfermé, coque sans exemple dans l’ordre des coléoptères ? Y aurait-il ici un parasitisme au second degré, c’est-à-dire le Sitaris vivrait-il dans l’intérieur de la chrysalide d’un premier parasite, qui