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millimètres de longueur. C’est la larve du Sitaris sous sa nouvelle forme. À l’aide d’une loupe, on distingue les fluctuations du canal digestif, qui se gorge de miel, et sur le pourtour du dos plat et elliptique, on aperçoit un double cordon de points respiratoires qui, par leur position, ne peuvent être obstrué par le liquide visqueux. Pour décrire en détail cette larve, attendons qu’elle ait acquis tout son développement, ce qui ne saurait tarder car les provisions diminuent avec rapidité.

Cette rapidité toutefois n’est pas comparable à celle que mettent les larves gloutonnes de l’Anthophore à achever les leurs. Ainsi, en visitant une dernière fois les habitations des Anthophores, le 25 juin, j’ai trouvé que les larves de l’abeille avaient toutes achevé leurs provisions et atteint leur complet développement ; tandis que celles des Sitaris, encore plongées dans le miel, n’avaient, pour la plupart, que la moitié du volume qu’elles doivent finalement acquérir. Nouveau motif pour les Sitaris de détruire un œuf qui, s’il se développait, donnerait une larve vorace, capable de les affamer en fort peu de temps. En élevant moi-même les larves dans des tubes de verre, j’ai reconnu que les Sitaris mettent de trente-cinq à quarante jours pour achever leur pâtée de miel ; et que celles des Anthophores emploient moins de deux semaines pour le même repas.

C’est dans la première quinzaine du mois de juillet que les larves de Sitaris atteignent toute leur grosseur. À cette époque, la cellule usurpée par le parasite ne contient plus qu’une larve replète, et en un coin, un tas de crottins rougeâtres. Cette larve est molle, blanche