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et mesure de 12 à 13 millimètres de longueur, sur 6 millimètres dans sa plus grande largeur. Vue par le dos, comme lorsqu’elle flotte sur le miel, elle est de forme elliptique, atténuée graduellement vers l’extrémité antérieure, et plus brusquement vers l’extrémité postérieure. Sa face ventrale est fort convexe ; sa face dorsale, au contraire, est à peu près plane. Quand la larve flotte sur le miel liquide, elle est comme lestée par le développement excessif de la face ventrale plongeant dans le miel, ce qui lui rend possible un équilibre pour elle de la plus haute importance. En effet, les orifices respiratoires, rangés sans moyen de protection sur chaque bord du dos presque plat, sont à fleur du liquide visqueux, et au moindre faux mouvement seraient obstrués par cette glu tenace si un lest convenable n’empêchait la larve de chavirer. Jamais abdomen obèse n’a été de plus grande utilité : à la faveur de cet embonpoint du ventre, la larve est à l’abri de l’asphyxie.

Ses segments sont au nombre de treize, y compris la tête. Celle-ci est pâle, molle, comme le reste du corps, et fort petite relativement au volume de l’animal. Les antennes sont excessivement courtes et composées de deux articles cylindriques. J’ai vainement, à l’aide d’une forte loupe, cherché des yeux. Dans son état précédent, la larve, assujettie à de singulières migrations, a évidemment besoin de la vue, et elle est pourvue de quatre ocelles. Dans l’état actuel, à quoi lui serviraient des yeux au fond d’une cellule d’argile, où règne la plus complète obscurité ?

Le labre est saillant, non distinctement séparé de la tête, courbe en avant et bordé de cils pâles et très