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blement plus petit ; on ne peut le distinguer sans loupe.

L’anomalie, déjà si manifeste dans le passage de la première forme à la seconde, le devient encore ici davantage ; et l’on ne sait de quel nom appeler une organisation sans terme de comparaison, non seulement dans l’ordre des coléoptères, mais dans la classe entière des insectes. Si, d’une part, cette organisation offre de nombreux points de ressemblance avec les pupes des diptères par sa consistance cornée, par l’immobilité complète de ses divers segments, par l’absence à peu près totale des reliefs qui permettraient de distinguer les parties de l’insecte parfait ; si, d’autre part, elle se rapproche des chrysalides parce que l’animal, pour arriver à cet état, a besoin de se dépouiller de sa peau, comme le font les Chenilles ; elle diffère de la pupe parce qu’elle n’a pas pour enveloppe le tégument superficiel et devenu corné, mais bien un tégument plus interne de la larve ; et elle diffère des chrysalides par l’absence de sculptures qui trahissent, dans ces dernières, les appendices de l’insecte parfait. Enfin, elle diffère encore plus profondément et de la pupe et de la chrysalide, parce que de ces deux organisations dérive immédiatement l’insecte parfait, tandis que ce qui lui succède est simplement une larve pareille à celle qui l’a précédée. Je proposerai, pour désigner l’étrange organisation, le terme de pseudo-chrysalide ; et je réserverai les noms de larve primaire, de seconde larve, de troisième larve, pour désigner, en peu de mots, chacune des trois formes sous lesquelles les Sitaris ont tous les caractères des larves.

Si le Sitaris, en revêtant la forme de pseudo-chrysa-