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IV

LA THÉORIE DE L’INSTINCT


Il faut aux larves des divers hyménoptères giboyeurs une proie immobile, qui ne mette pas en péril, par des mouvements défensifs, l’œuf délicat et puis le vermisseau fixé en l’un de ses points ; il faut en outre que cette proie inerte soit néanmoins vivante, car la larve n’accepterait pas un cadavre pour nourriture. Ses provisions de bouche doivent être de la chair fraîche et non des conserves. Dans le premier volume de ces Souvenirs, j’ai fait ressortir ces deux conditions contradictoires, d’immobilité et de vie, avec assez de développement pour qu’il soit inutile d’y insister une seconde fois ; j’ai montré comment l’hyménoptère les réalise au moyen de la paralysie, qui anéantit les mouvements et laisse intacte la vitalité organique. Avec une habileté qu’envieraient nos plus renommés vivisecteurs, l’insecte lèse de son dard empoisonné les centres nerveux