Page:Fabre - Une nouvelle figure du monde. Les Théories d’Einstein.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gnant les disparates par la plus rigueur, ravissent l’esprit qui cherche dans l’étude des théories de ce savant un aliment nouveau.

Ailleurs, jamais ne s’offrit avec une telle permanence l’harmonie, si parfaite qu’elle est en chaque point le maximum discontinu, la pointe unique, la seule en qualité, tout ce qui l’avoisine différant autant de son essence que, de la crête, l’atmosphère du ravin. L’homme sait que sa jouissance esthétique en présence d’un monument aussi achevé s’accroît d’en mesurer la chance ; car toute chose mortelle est une réussite. Jamais œuvre si formidable n’exista ; jamais système du monde n’offrit une telle ampleur ; le miracle de cette existence sans rupture se mesure à notre orgueil de n’y être point étrangers. Une volonté sans tremblement a immédiatement fixé l’éclair d’une lucidité qui pressait tous les faits, toutes les expériences dans les deux mondes signalées, pour en donner la synthèse et en alimenter son induction.

La puissance du génie d’Einstein apparaîtra sur les traits mêmes de cette nouvelle figure du monde qu’il a sculptée dans le marbre le plus nu. Guidé par l’expérience, certes ! le savant allemand le fut, mais ses théories sont les plus dépouillées de syllogisme et de métaphysique. Un instinct irrésistible de l’unité, une