Page:Fabre - Une nouvelle figure du monde. Les Théories d’Einstein.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

culture mathématique sans égale, une aptitude incomparable à tout saisir et à tout juger firent de ses échanges intérieurs l’événement le plus important que la science eût enregistré depuis les découvertes de Newton.

Les théories d’Einstein apportent, ainsi qu’on s’en rend compte, un bouleversement extraordinaire dans toutes nos connaissances les plus positives, dans toutes nos hypothèses, aux fondements mêmes de notre entendement. Elles constituent bien une nouvelle figure du monde.

Elles balaient toutes les vieilles entités métaphysiques auxquelles on se référait : le corps alpha de Newmann, l’espace absolu de Newton, l’éther immobile des modernes sont rejetés comme inexistants et, qui pis est, inutiles. Les bases mêmes de la mécanique sont abolies et remplacées ; le principe de la conservation de l’énergie et de la quantité de mouvement renouvelle la chimie et la connaissance de la matière ; les nouvelles lois de la gravitation déterminent l’effondrement des sciences cosmiques dont tout l’effort doit être de rebâtir sur ces nouvelles lois.

Quant à l’esprit humain, il demeure perplexe ; d’une part, son goût de simplification, la constatation incontestable de l’universelle relativité, la clarté de la doctrine, la tendance mystique à l’unité, le merveilleux des découvertes einsteiniennes, sollicitent son adhésion