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PHILINTE.

Il a raison, madame ; allez…

ÉLIANTE.

Il a raison, madame ; allez…Je me retire.

(Elle sort.)

Scène V

ALCESTE, L’AVOCAT, PHILINTE.
L’AVOCAT, à Philinte.

Rolet n’est pas chez lui. J’ignore la raison
Qui, de si grand matin et hors de sa maison,
L’occupe et le retient avec inquiétude ;
Car c’est là ma remarque au train de son étude,
On l’attend, il y doit rentrer ; et j’ai laissé,
Pour l’appeler céans, un billet très pressé.
S’il vient, nous en aurons du moins ce bon augure,
Qu’il s’attend à traiter en cette conjoncture.

ALCESTE.

Quel est ce traitement dont vous voulez parler ?

L’AVOCAT.

Monsieur se résoudrait, dit-il, au pis aller,
En ce moment fâcheux, à faire un sacrifice.

ALCESTE, à Philinte.

Perdez-vous la raison ? Les lois et la justice !
Lorsqu’en un tel procès on se trouve engagé,
Le vice impunément sera-t-il ménagé ?
Perdez tout votre bien, plutôt qu’en sa faiblesse
Désavouant l’honneur et la délicatesse,
Votre cœur se résigne au reproche effrayant
D’avoir encouragé le crime en le payant.
Que le crime, poussé jusqu’à cette insolence,
Du glaive seul des lois tienne sa récompense ;
Et ne lui donnons point, par la timidité,
L’espoir d’aucun triomphe ou de l’impunité !

L’AVOCAT, à Philinte.

Vous voyez, au parti que l’amitié conseille,
Que son opinion à la mienne est pareille.
Je vous l’ai dit, monsieur, un accommodement