Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/73

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LE COMMISSAIRE.

Du lieu de Mont-Rocher ? Justement.En honneur,
Vous me voyez confus on ne peut davantage.
Pourquoi m’a-t-on choisi pour un pareil message ?

ALCESTE.

De quoi donc s’agit-il ?

LE COMMISSAIRE.

De quoi donc s’agit-il ?J’arrive cette nuit
De votre seigneurie, où, sans éclat, sans bruit,
En vertu d’un décret, j’avais été vous prendre,
Et qu’ici j’exécute, à regret, sans attendre.

L’AVOCAT.

Ô grand Dieu !

PHILINTE.

Ô grand Dieu !Se peut-il ?

DUBOIS.

Ô grand Dieu ! Se peut-il ?Oh ! le traître maudit !

LE COMMISSAIRE.

Monsieur, vous me suivrez ?

ALCESTE.

Monsieur, vous me suivrez ?Oui-da, sans contredit.

PHILINTE.

Alceste ! est-il bien vrai ? Quel accident terrible !

ALCESTE.

Quoi, monsieur ? Vous voyez enfin qu’il est possible
Que tout ne soit pas bien.

PHILINTE.

Que tout ne soit pas bien.Après un pareil coup,
Je suis désespéré… Que faire ?

ALCESTE.

Je suis désespéré… Que faire ? Rien du tout.
(Au commissaire.)
Monsieur, me voilà prêt. Menez-moi, je vous prie,
Au juge sans tarder. Et vous, (À l’avocat.)
Au juge sans tarder. Et vous, qui pour la vie
Serez mon digne ami, vous monsieur, suivez-moi.
(Se retournant vers Philinte.)
Je ne m’en prends qu’au vice, et jamais à la loi.