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Page:Faguet - Pour qu’on lise Platon, Boivin.djvu/357

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POUR QU’ON LISE PLATON

Nous avons assez montré que le désordre des affaires de Perse vient de ce que l’esclavage dans les peuples et le despotisme dans le souverain y sont portés à l’excès. Nous n’en dirons pas davantage… Ce gouvernement est la plus grande maladie d’un Etat. »

Une oligarchie, de son côté, a pour sujets tous les citoyens, moins trente, je suppose, ou cent : elle ne veut de richesse, de courage, de force et de vertu que chez ces trente ou ces cent qui sont elle-même, et elle se défie de ces forces et surtout d’une grande vertu guerrière, d’un Thrasybule, dans le cas où l’une de ces forces apparaît en dehors des trente ou des cent personnages qui constituent l’oligarchie.

La démocratie enfin a pour sujets tous ceux précisément qui sont riches, ou forts, ou vertueux ou courageux, puisqu’elle est le gouvernement des faibles qui se sont coalisés pour exclure les forts. Elle se vante d’être le gouvernement de tous par tous, mais elle n’est que le gouvernement de tous par le plus grand nombre et par conséquent l’oppression du petit nombre par le grand. Elle est une faction très vaste, mais elle est une faction. Elle est la faction des petits. Elle a pour sujets tous ceux qui sont grands ou qui pourraient l’être ; elle se défie do ces sujets-là, tout comme le despotisme et