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POUR QU’ON LISE PLATON

meurtre, de la différence entre la préméditation et la colère. Elle interdira sévèrement l’adultère, le concubinage et la pédérastie, qui sont, chacun à sa manière, contraires à la perpétuité de la race et destructeurs de la force de la cité.

Cette législation aura pour principe essentiel, sinon unique, l’amendement du coupable. « car aucune peine infligée dans l’esprit de la loi n’a pour but le mal de celui qui la souffre ; mais son effet doit être de le rendre meilleur ou moins méchant ». Mais je dis « principe essentiel » et non « unique » ; car dans le cas de crime monstrueux commis par un homme d’excellente éducation, le juge pourra estimer qu’il a affaire à un homme incurable et lui infliger la mort, mal qui est « le moindre des maux pour lui » et châtiment « qui pourra servir d’exemple aux autres ».

Cette législation sera appliquée par des magistrats élus. L’élection des magistrats sera faite par un collège électoral composé de tous ceux qui auront une charge ou fonction publique dans l’Etat. Tous les tribunaux auront au-dessus d’eux une cour suprême, dite assemblée des gardiens

    un frère blesse sa sœur ou la sœur son frère avec préméditation, peine de mort. Mais si un mari blesse sa femme ou la femme son mari avec l’intention de s’en défaire, simple bannissement. Faut-il voir là cette idée que le meurtre conjugal a toujours des circonstances atténuantes ?