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POUR QU’ON LISE PLATON

« Aucun d’eux n’aura rien qui soit à lui seul et ils n’auront à eux tous ni maison ni magasin où tout le monde ne puisse entrer. Ils seront nourris par les autres citoyens, par l’Etat, de telle sorte qu’ils n’aient ni trop de nourriture ni trop peu pour l’année. On leur fera entendre que les dieux ont mis dans leur âme de l’or et de l’argent divin et qu’ils n’ont par conséquent aucun besoin de l’or et de l’argent des hommes et qu’il ne leur est pas permis de souiller la possession de cet or immortel par l’alliage de l’or terrestre… et qu’ainsi ils sont les seuls entre les citoyens à qui il soit défendu de manier, de toucher même ni or ni argent, d’en garder sous leur toit, d’en mettre sur leurs vêtements, de boire dans des coupes d’or et d’argent ; et que c’est là l’unique moyen de se conserver eux et l’Etat. »

Quant à leurs femmes et quant à leurs enfants, elles leur seront communes, ils leur seront communs, à tous tant qu’ils seront. « Les femmes de nos guerriers seront communes toutes à tous ; aucune d’elles n’habitera en particulier avec aucun d’eux ; les enfants seront communs et les parents ne connaîtront pas leurs enfants ni les enfants leurs parents. » Cela est de toute importance et de toute nécessité pour le salut de la République. Car ce qu’il faut, c’est que les gardiens de l’Etat se con-