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la danse macabre


Six masques ont paru : avec Arlequin, sept.
Scaramouche, tout noir, sourcilleux, solennel,
C’est Jupiter, une aile d’aigle au serre-tête ;
Pierrot, blanc comme la Lune ; Polichinel,
Rougeoyant, aviné, sanglant, farouche trogne.
Bossu, ventru, tout cuirassé, donne le bras
Avec des airs pâmés à la mère Gigogne :
Qui, chauve comme un crâne humain en falbalas,
Se mire, mamelue et telle une truie pleine,
Dans l’auguste miroir de Vénus ou Cypris ;
Cassandre, vieux, hideux, ratatiné, se traîne,
Ficelé dans sa houppelande vert-de-gris,
Constellé de boutons de plomb ; le beau Léandre
En perruque de Roi-Soleil, est cousu d or ;
Autour d’eux Arlequin, face couleur de cendre,
Frétille et rit dans son maillot multicolor :
Lui c’est le prince du vif-argent, c’est Mercure ;
Son bicorne chapeau sur l’oreille planté
Au Diable fait penser, et il bat la mesure
Avec sa batte en qui renaît le caducée.
masques recouvrant eux aussi des squelettes,
Sont-ils les Péchés capitaux en carnaval
Ou démons tourmentant du fond des sept planètes
Nos tristes cœurs humains écrouis par le Mal ?
Et les femmes toujours descendent, qu’on enterre
Sitôt que don Juan les a mises à nu,

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