Page:Fantasmagoriana (tome 1).djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
les portraits de famille.

Tandis qu’il traversoit seul dans sa voiture, à l’approche de la nuit, la forêt silencieuse, son imagination lui rappela ses jeunes ans, temps heureux que des souvenirs agréables embellissoient encore. Il lui sembloit que l’avenir ne lui offroit rien qui pût égaler ce que le passé avoit eu de charmes pour lui, et plus il prenoit plaisir à se rappeler ce temps qui n’étoit plus, moins il sentoit de penchant à jeter un regard sur l’existence à venir qu’il étoit destiné à se préparer contre son inclination. Aussi, malgré la lenteur avec laquelle sa voiture rouloit sur un sol inégal, trouvoit-il qu’il approchoit avec trop de rapidité du terme de son voyage.

Le postillon commençoit à se consoler ; la moitié de la route étoit à-peu-près faite, et ce qui en restoit encore à parcourir se