avoit fait raser. Je pris une épouse, afin de perpétuer ma race ; mais Berthe régnoit toujours seule dans mon cœur. Je me bâtis aussi un château, que je fis communiquer par des passages souterrains et secrets avec la tour, mon ancienne prison, et avec le château de Bruno, mon ennemi mortel. Lorsque l’édifice fut achevé, j’allai dans la forteresse par le chemin secret, et j’apparus, comme l’esprit d’un de ses ancêtres, devant le lit de son fils, de l’héritier que Berthe lui avoit donné. Les femmes qui étoient couchées auprès de lui ayant été saisies de frayeur, je me penchai vers l’enfant, qui étoit la vivante image de sa mère, je le baisai au front ; mais ce baiser lui donna la mort, par l’effet d’un poison caché. Bruno et Berthe reconnurent alors la vengeance du ciel, qui les pu-
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