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IL FAUT AIMER OU HAÏR

des défauts identiques à relever. « Heureusement, ajouta-t-il, que nous avons quelques consolations. Notre ami Jean-Paul n’a pas failli à la tâche. Voici quelques pages bien écrites et personnelles, où l’on perçoit l’accent de l’âme. Peut-être un peu d’amertume. Notre ami a l’habitude d’être plus optimiste. N’importe ! Vous préférez Alceste, à cause de son cœur loyal, de sa franchise. Libre à vous ! Je constate que la question est bien posée. Vous analysez d’abord les deux caractères, vous les mettez en parallèle et vous tirez une conclusion. Je lis cette conclusion :

« Sans doute j’aimerais mieux, si cet homme existait, un ami à la fois franc et compatissant ; toutefois puisqu’il faut choisir entre Alceste et Philinte, je préfère, et de beaucoup, un ami rude mais sincère, à un autre indigne de notre confiance. J’aime mieux cent fois qu’on me dise en face que je suis un naïf, un badaud, et tout ce qu’on voudra, que de recevoir des coups d’encensoir en avant, quand, en arrière, on me trahit, on me ridiculise. Non, appeler ça de l’amitié, c’est un mensonge ! »

Le professeur s’arrêta pour faire remarquer qu’il y avait là une certaine déviation, une charge qui ne portait pas…

Dans la classe, quelqu’un avait fort bien compris que la charge portait, et déjà Gaston flairait la poudre. Aussi, à la descente de dix heures et quinze, il n’avait plus de doute sur les sentiments