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PREMIÈRE BLESSURE

— C’est bon ! je vais aller au champ du matin au soir, au grand soleil, et après, je serai malade. C’est ça que vous voulez, vous allez l’avoir !

— Jean-Paul, tu déraisonnes.

Jean-Paul s’était levé, rouge de colère ; d’un geste nerveux et brusque, il avait ramassé son chandail qu’il secouait à le déchirer.

— Des vacances comme vous m’en proposez, j’aime mieux n’en pas avoir !

— Tu es gentil, vraiment ! Nous qui avions tant hâte que tu reviennes !… Quoi qu’il en soit, demain, tu iras au champ, deux heures le matin, et deux heures l’après-midi.

Jean-Paul entra en claquant la porte.

On était au plus fort des foins. Le lendemain de cette scène, Edmond dit, au cours du déjeuner : « Aujourd’hui, je fauche la grande pièce le long de la sucrerie. Il va nous falloir de bons hommes sur les râteaux. » Madame Forest annonça que Jean-Paul serait de la partie ; mais Jean-Paul, le nez dans son assiette, s’abstint de donner son assentiment.

À huit heures et demie, après la rosée, tous les hommes partaient pour le champ. Le soleil déjà haut brillait dans un ciel clair, à peine strié de