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Chapitre V

LA RENTRÉE

Jamais la coquette ville du nord qui se glorifie de posséder le Petit Séminaire de Saint-Irénée n’a autant de charme qu’au jour de la rentrée des élèves. Le flot de jeunesse qui l’envahit la baigne comme dans une fontaine de Jouvence : elle redevient jeune et fleurie. C’est un retour vers le printemps. Tous ses toits brillent au soleil, pendant que, dans les rues, circule une ombre légère et fraîche, sous les arbres nombreux qui dressent au coin de chaque maison une aigrette géante de verdure. La place du Marché surtout est accueillante : vaste carré où s’aligne autour de la bâtisse principale une série de comptoirs toujours débordants de fruits et de légumes. Les magasins, qui font face, étalent, pour ce jour-là, dans leurs vitrines, tout ce qui sert au trousseau des écoliers. Les marchands sont de bonne humeur ; ils reçoivent les gens sur le seuil de la porte et les reconduisent aussi poliment que des membres de la famille.

Dans l’après-midi, les rues sont encombrées de voitures et de passants. Des groupes d’élèves,