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JEAN-PAUL

confrères de classe, joyeux de se retrouver, se promènent d’un restaurant à l’autre, ou stationnent devant une maison de pension. Quelques nouveaux ont cru devoir mettre leur costume. Les anciens se les montrent avec un sourire : « En voilà un, disent-ils, qui ne perdra pas son excellence ! »

Au Séminaire, l’animation est de plus en plus intense. Les corridors regorgent de parents qui, d’un air affairé, cherchent la Procure ou la Préfecture des Études. Les élèves montent et descendent sans cesse, impatients de recevoir leurs malles et de s’installer.

De bons vieux papas, bien aises maintenant d’avoir réglé les affaires, s’arrêtent en avant pour contempler à loisir cette vaste maison en forme de H. Ils regardent longuement la façade en pierre, de cinq étages, avec toit en mansarde. Au milieu, un dôme sert de piédestal à une statue du Sacré-Cœur. Ils admirent. Mais une chose les inquiète encore : comment leur cher petit pourra-t-il se retrouver dans tous ces corridors, toutes ces pièces, où eux-mêmes d’ailleurs se sont perdus plus d’une fois ?

Jean-Paul est arrivé du matin. Il a l’air fatigué, ahuri ; et pourtant il se sent heureux de revenir au Collège. Toutefois la journée lui paraît