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JEAN-PAUL

un peu. Le lendemain, il ne manqua pas de s’informer si le gant de baseball tenait bien. Le jour de congé suivant, quand la cloche sonna pour annoncer l’ouverture du magasin où l’on vendait une collation, Jean-Paul rencontra le petit René, l’amena dans la salle et lui présenta gentiment des biscuits et des bonbons.

Mais aussitôt des camarades avaient flairé quelque chose d’insolite ; et, pour les taquiner, ils passèrent à côté d’eux en murmurant dans un sourire : « Chat ! Chat ! »

Gaston en particulier s’inquiéta et prit sur lui d’avertir Jean-Paul de « lâcher les petits ». Jean-Paul protesta : « Ne t’énerve pas, tu sais bien que c’est pour rire. » Rien ne changea. Il aurait fallu garder la place ; et Gaston, on ne sait pourquoi, n’était guère assidu depuis quelque temps auprès de son ami.

Cependant, pour éviter les soupçons et plus encore les taquineries, Jean-Paul s’abstint de parler à René devant les élèves. Il se mit à lui écrire des billets très affectueux, qui commençaient toujours par : « Mon chéri ». Le chéri répondait. Tous deux se contentaient de cette correspondance clandestine. Heureusement ils pouvaient se voir et se parler aux exercices de la fanfare ; car Jean-Paul jouait le cornet, et René la clarinette.

Les choses allaient ainsi quand arriva la fête de sainte Cécile que célèbrent toujours avec éclat