Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/204

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épaules comme un manteau transparent, puis, séparant une torsade, l’enroula autour du cou et la fit pendre entre les seins, comme un boa de fourrure blonde.

— Là !… vous voilà décente… Maintenant plus moyen de baiser votre gorge… Il faut chercher beaucoup plus bas…

Il cherchait. Elle prit à deux mains la tête audacieuse et la repoussa :

— Par un soleil comme celui-ci !… Voulez-vous bien être sage !…

— J’aimerais mieux être fou…

Mais elle s’était levée d’un bond, et courait déjà par la chambre. Lui restait au lit. Elle le bombarda de projectiles improvisés :

— Tenez !… Cette chemise !… ce gilet !… ce smoking !… Allez-vous être assez ridicule, dans cette tenue, à neuf heures du matin ! Et sauvez-vous vite, ou je suis une jeune fille compromise !…

Du smoking, une lettre tomba.

— Et votre courrier, que vous perdez !… Oh ! paresseux !… Une lettre qui n’est même pas ouverte !…

Elle déchira l’enveloppe d’un doigt preste, et regarda la signature :

— Pire !… Une lettre de femme, qu’il oublie poche restante !… Ah ! vous êtes galant !… Je vous en écrirai, moi, des quatre pages, quand nous nous serons quittés !… Au fait, j’y pense… Je devrais peut-être vous faire une scène de jalousie ?… Mais zut ! il est trop tard… Tenez, la voilà, votre lettre !…