Page:Farrere - Mademoiselle Dax.djvu/67

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III


Devant la grille du chalet de madame Terrien, madame Dax, avant de sonner, promena de droite à gauche un regard inquisiteur.

La grille était quelconque, mais bien habillée de chèvrefeuille. Une grande pelouse plantée de mélèzes reculait la maison loin de la route.

On ne faisait que l’entrevoir, cette maison, derrière l’écran des grands arbres aux branches traînantes ; mais tout de même on se rendait compte à peu près ; une façade basse toute droite, sans tourelle, ni clocheton, ni rien de pointu ou de biscornu ; une façade de simple bois peint, toute rouge d’un carmin foncé, sur lequel se découpait, nette, la dentelle verte des mélèzes ; et beaucoup, beaucoup de fenêtres, de grandes fenêtres sans volets, serrées les unes contre les autres…

— Une caserne, – jugea madame Dax, qui avait un faible pour les chalets de bains de mer.

Elle tira le pied-de-biche, – un pied-de-biche pour de vrai, une authentique patte de chamois, pendue à une chaînette, et tout un carillon s’ébranla : douze ou quinze sonnailles qu’on ne voyait pas, attachées à la queue leu leu dans le chèvrefeuille.

Madame Dax haussa les épaules. Au fronton de la