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LE TILAKA DE L’AMOUR.
II.

La nuit douce est arrivée, si ton époux n’est pas revenu encore. Que je meure au point du jour, si je demande que le soleil renaisse ! Le chasseur pense à tuer le kokila, Râhou tente à dévorer la lune dans une éclipse, Çiva à foudroyer l’Amour avec le rayon de ses yeux, l’Amour à supplanter l’époux !

III.

Après qu’il eut fait tes yeux avec un lotus bleu, ton visage avec un nélumbo magnifique, tes dents avec le jasmin, tes lèvres avec le jeune bouton de la rose, tes flancs avec les feuilles du tchampaka, comment le Créateur a-t-il pu, mon amie, tailler ton cœur dans la pierre ?

IV.

Un seul de ces jolis hoche-queues, sitôt qu’on le voit perché entre les feuilles d’un lotus, peut faire de nous, à coup sûr, le généralissime des quatre divisions d’une armée complète : aussi, ne sais-je pas ce que ne feraient ensemble ces deux hoche-queues de tes yeux sur le nélumbo de ton visage !